Le comité « ça se débat » a organisé vendredi 29 novembre dans l’auditoire du Collège du Sud un débat sur le très actuel sujet de l’introduction de l’ordinateur personnel en classe. En effet, dans le canton de Fribourg, tous les élèves de 1re année du secondaire II devront disposer d’un ordinateur personnel à la rentrée 2020. C’est le BYOD (en anglais : Bring Your Own Device) ou en français – c’est toujours un peu plus compliqué – AVEC (Apportez votre équipement personnel de communication).

L’auditoire comble a montré sans aucun doute le vif intérêt qui est porté à ce sujet. Les débatteurs favorables au BYOD ont défendu avec ardeur et enthousiasme ce nouveau concept. Ils ont vanté la modernité de l’outil et ses nombreux avantages en termes de communication et d’interactions entre les savoirs et entre les personnes qui les diffusent et/ou celles qui y accèdent.

Les débatteurs qui s’opposent au BYOD ont affirmé le peu de plus-value offert par l’outil informatique; ils ont relevé que l’ordinateur personnel constituait une barrière supplémentaire entre les professeurs et les élèves et, a contrario, valorisé l’aspect relationnel, essentiel à un bon apprentissage.

Le public de l’auditoire s’est révélé en majorité défavorable à l’introduction du BYOD. Il est cependant difficile de savoir si cette majorité correspond à celle de l’ensemble des élèves du Collège du Sud. En effet, l’introduction d’une nouveauté mobilise souvent davantage les gens qui s’y opposent et qui occupent de manière plus visible le devant de la scène. Cependant, de nombreuses et intéressantes questions ont été posées par un public attentif et engagé.

Les débatteurs

A peu près toutes les difficultés de l’implémentation d’un tel projet ont été mises en évidence :

  • les coûts de cette nouvelle obligation pour les élèves et leurs parents
  • les aspects techniques : maintenance et résolution des problèmes techniques
  • les difficultés pédagogiques : formation des professeurs insuffisante, résistance des professeurs et des élèves, plus-value à démontrer
  • les problèmes d’écologie et de santé : consommation d’énergie, dépendances diverses, exposition supplémentaire aux écrans

Le Chef de service du Secondaire II, M. Piccand, et le directeur de Fritic, M. Froidevaux ont été invités au débat. Interpellés, ils ont surtout tenté de rassurer les opposants au BYOD en affirmant qu’il ne s’agit là que d’un outil supplémentaire mis à disposition des élèves et des professeurs, que son usage fait l’objet d’un choix et non d’une obligation, que des mesures seraient prises pour renforcer le support technique.

Les professeurs, comme les élèves, attendent avec impatience les évaluations des phases de tests dans les écoles du canton et l’implémentation des mesures techniques, pédagogiques, voire sociales, nécessaires à la réussite de ce projet.

Charly Mauron